Les ateliers Bayard à Philosophia 2017

NOS ATELIERS : 

Inscription sur place à l’arrivée, places limitées à 30 pers par atelier. Possibilité de participer à plusieurs ateliers tout au long du week-end.

1 – Quand le curé rencontre le peintre, c’est l’apocalypse

Par le peintre François Peltier et le P. de Rozières, prêtre de Saint-Emilion.

Toucher à l’ancien d’un trait de contemporain, ça ne plaît pas à tous. Sauf lorsqu’il s’agit des voûtes et du chemin de croix grandioses et colorés de l’église de Bias, en Lot-et-Garonne. C’est en voyant ces derniers que le curé de Saint-Emilion a proposé à Peltier de peindre, cette fois, une fresque de l’Apocalypse de 40 mètres de long dans le cloître de la cité millénaire. Apprivoiser un texte d’espérance, le peindre, « si c’est l’œuvre de Dieu, elle se réalisera ».

2 – La sobre ivresse

Par Frère Jean, moine orthodoxe dans les Cévennes.

Selon frère Jean, nous sommes devenus tellement cérébraux que nous avons perdu le sens de l’incarnation. Le mouvement, c’est une danse. Quand la chair rend visible l’invisible… c’est la source incarnée en chacun qui rend ivre. Il y a quelque chose de plus que l’être : c’est le souffle.

3 – « La Question » : l’atelier philo d’Astrapi, le magazine des 7/11 ans

Par Christophe Nicolas, journaliste à Astrapi.

Pourquoi je suis moi ? Jeanne, 7 ans
Pourquoi il y a des méchants ? Mathéo, 7 ans
A quoi ça sert, de danser ? Alaïs, 7 ans ½
Pourquoi on a de l’imagination ? Léa, 11 ans
D’où vient le monde ? Samantha, 9 ans
Pourquoi on doit aller à l’école ? Auguste, 7 ans
Pourquoi les adultes commandent ? Elsa, 10 ans
Pourquoi les blagues, c’est rigolo ? Nicolas, 8 ans ½
A quoi sert l’art ? Thelma, 8 ans
Pourquoi on ne parle pas tous la même langue ? Mathilde, 11 ans
A quoi ça sert la politesse ? Jeanne, 9 ans

Chaque mois, le magazine Astrapi se propose d’aider les enfants  à répondre à leurs grandes questions. En crayonnant, en cochant, en dessinant, en effaçant… et, à l’occasion du festival Philosophia, en discutant et en s’interrogeant en groupe (de 15 enfants maximum).

Durée de l’atelier : 45 minutes, destiné aux enfants de 7 à 11 ans.

4 – Symphonie en vie majeure

Par Louis et sa compagne, Sandrine.
Sandrine a eu un cancer du sein. Les mots de son compagnon Louis ont coloré les épisodes de sa maladie. Le recueil de poésie que lui a inspiré sa femme est un regard croisé qui prend le drame à contre-pied. C’est un rire jeté au visage de la peur. «Puissent ces mots et ces couleurs de vie donner force et courage à celles qui la traversent et celles et ceux qui les accompagnent».

5 – Le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes

Par Olivier de Boisgelin, diacre vigneron dans le Var.
Sous la forme d’une déambulation au milieu des vignes, notre vigneron propose une balade spirituelle. «Fruit de la vigne et du travail des hommes», le vin représente nos vies, nos fruits. Même les mauvais raisins, les vinaigres, les ratés, Dieu les prend avec lui. La vinification est toujours un miracle qui nous échappe. Une explosion inattendue de saveurs, verticale, sensuelle. Tous deux, pain et vin, parlent de l’homme, de sa matérialité et de sa spiritualité.

6 – Le corps politique

Par Didier Le Bret, diplomate, ancien ambassadeur de France en Haïti.

Le refus du corps céleste du « roi » a été exprimé pour la première fois dans notre histoire,  clairement et collectivement, en 1789. Ce jour-là, ce n’est pas seulement la tête de Louis XVI qui roule dans un panier d’osier, c’est la sacralité même du roi, son corps céleste. De cette première rupture découle la suite : notre rapport au sacré. Notre démocratie moderne n’a plus à couper la tête de nos dirigeants; on peut l’avoir pacifiquement tous les cinq ans en glissant un bulletin dans une urne. C’est là sans doute que réside l’un des grands paradoxes de notre modernité : le peuple souverain, omnipotent, toujours prompt à dénoncer à travers ses médias le faste monarchique de la République, se prend désormais à regretter le corps céleste du roi.

7 – Le corps dans sa précarité

Par Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique.

Héritière du père Joseph Wresinski et de l’abbé Pierre, qu’elle a rencontré à l’âge de 12 ans, Véronique Fayet est aujourd’hui chef d’orchestre de 67 000 bénévoles en France. Personnes isolées, migrants, sans-abris, gens du voyage,  la voix de cette femme originaire de Gironde est essentielle pour parler du corps précaire au 21ème siècle.

8 – La langue incarnée de Montaigne : écrire comme on marche

Par Coline Crussaire, professeur agrégé de Lettres modernes.

« Tout soulier de cuir bien formé montre l’intérieure forme du pied » affirme Montaigne. Partout dans ses Essais, le corps se découvre derrière le cuir épais. La langue de Montaigne est une langue qui s’écrit au gré des multiples déambulations que faisait le penseur dans sa tour au 16ème siècle. C’est dans ce haut lieu de pèlerinage, aux portes de Saint-Emilion, que se manifeste l’intérêt qu’il portait à la chair, jusqu’à unir parfaitement le mouvement du corps à celui de la pensée. Ce lieu où il pouvait à son gré « être à soi », et que nous habiterons le temps d’une visite.

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