Propositions de textes non bibliques

Panorama vous propose un tout nouveau guide à destination des fiancés et de leurs accompagnateurs : « Notre mariage, le guide complet du mariage à l’Eglise » (1). Pour aider les accompagnateurs lorsque les fiancés se sentent démunis face à des textes bibliques qui ne leur « parlent pas », nous mettons à votre disposition ce recueil de textes non bibliques proposé par la paroisse de Plaisir (Yvelines).

Ce corpus pourra aider les fiancés à avancer lors des premiers échanges, mais il reste cependant souhaitable de leur trouver un équivalent biblique pour la célébration (voir le livret détachable « Guide des lectures bibliques » proposé au sein du hors-série Panorama).

(1) Guide disponible en librairie religieuse, auprès de votre délégué bayard (www.croire.com/bayard-reseau), au 0825 066 165 ou sur www.chretienservice.com. Prix : 6 €

 

Recueil de textes non bibliques

 

Accepter la différence  Roger Garaudy

L’amour commence lorsque l’on préfère l’autre à soi-même, lorsqu’on accepte sa différence et sa liberté.

Accepter que l’autre soit habité par d’autres présences que la nôtre, n’avoir pas la prétention de répondre à tous ses besoins, à toutes ses attentes, ce n’est pas se résigner à l’infidélité à notre égard, c’est vouloir, comme la plus haute preuve d’amour, que l’autre soit d’abord fidèle à lui-même.

Même si cela est souffrance pour nous, c’est une souffrance féconde parce qu’elle nous oblige à nous déprendre de nous-mêmes, à vivre intensément cette dépossession enrichissante : dans la plus amoureuse étreinte, c’est un être libre que nous étreignons, avec tous ses possibles, même ceux qui nous échappent.

Cela m’étonne toujours, dit Dieu  Péguy

Cela m’étonne toujours, dit Dieu d’entendre les gens dire: “Nous sommes mariés !…”
Comme si on se mariait un jour ! Laissez-moi rire. Comme si on se mariait une fois pour toutes.
Ils croient que c’est arrivé, et qu’ils peuvent vivre, vivre de leurs rentes d’amour de gens mariés.
Comme si on se mariait un jour. Comme s’il suffisait de se donner une fois, une fois pour toutes.
Comme si Moi-même j’avais fait le monde en un jour;
Comme s’il ne fallait pas, à tout prix, pour un bon sens enfin, se marier tous les jours que je fais.
Les hommes ne doutent de rien ! Deux moitiés ont tant à marier ! Quand on a été vingt ans seul, jeune homme seul, jeune fille seule, si différents, de souches étrangères l’une et l’autre depuis des générations d’antan.
Que de choses à donner et à recevoir. Que de choses à recevoir et à donner, mes enfants !

Aujourd’hui plus qu’hier

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s’ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants,

Et comme chaque jour je t’aime davantage
Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain
Qu’importeront alors les rides du visage,
Si les mêmes rosiers parfument le chemin.

C’est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l’âge,
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car vois-tu, chaque jour je t’aime davantage :
Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain !

Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans…
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs

Le Rêve  Martin Luther King, La force d’aimer, Casterman, 1964.

Je fais le rêve que les hommes un jour, se lèveront et comprendront enfin qu’ils sont faits pour être frères.

Je fais encore le rêve, ce matin, qu’un jour, chaque étranger de ce pays, chaque homme de couleur dans le monde entier soit jugé sur sa valeur personnelle plutôt que sur la couleur de sa peau, et que tous les hommes respecteront la dignité de la personne humaine.

Je fais encore le rêve qu’un jour la justice ruissellera comme l’eau et la droiture comme un fleuve puissant.

Je fais encore le rêve aujourd’hui que dans toutes les hautes sphères de l’État et dans toutes les municipalités, entreront des citoyens élus qui rendront justice, aimeront la pitié et marcheront humblement dans les voies de leur Dieu.

Je fais encore le rêve qu’un jour la guerre prendra fin, que les hommes transformeront leurs épées en socs de charrues et leurs lances en ébranchoirs, que les nations ne s’élèveront plus les unes contre les autres et qu’elles n’envisageront plus la guerre.

Je fais encore le rêve que grâce à cette foi, nous serons capables de repousser au loin les tentations de désespoir et de jeter une nouvelle lumière sur les ténèbres du pessimisme. Oui, grâce à cette foi, nous serons capables de hâter le jour où la paix régnera sur la terre et la bonne volonté entre les hommes.

Ce sera un jour merveilleux, les étoiles chanteront ensemble et les fils de Dieu pousseront des cris de joie.

Être unis  Paul Eluard

Être unis, c’est le bout du monde, le cœur de l’homme s’agrandit,
le bout du monde se rapproche.
Le cœur des peuples bat plus fort, le cœur des peuples bat la terre,
et la moisson sera parfaite.
Notre travail et un défi, jeté aux maîtres, aux frontières,
nous voulons travailler pour nous.
Nous prendrons jour malgré la nuit, nous oublierons nos ennemis,
la victoire est éblouissante.
Nous avons pénétré le feu, il faut qu’il nous soit la santé,
nous nous levons comme les blés.
Et nous ensemençons l’amour.

Je connais des bateaux  Marie-Annick Rétif

Je connais des bateaux qui restent dans le port de peur que les courants les entraînent trop fort,
Je connais des bateaux qui rouillent dans le port, à ne jamais risquer une voile au dehors.

Je connais des bateaux qui oublient de partir ils ont peur de la mer à force de vieillir,
et les vagues, jamais ne les ont séparés, leur voyage est fini avant de commencer.

Je connais des bateaux tellement enchaînés qu’ils en ont désappris comment se regarder,
Je connais des bateaux qui restent à clapoter, pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter !

Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux, affronter le gros temps quand l’orage est sur eux,
Je connais des bateaux qui s’égratignent un peu, sur les routes océanes où les mènent leurs jeux.

Je connais des bateaux qui n’ont jamais fini de s’épouser encore chaque jour de leur vie,
et qui ne craignent pas, parfois, de s’éloigner, l’un de l’autre un moment, pour mieux se retrouver.

Je connais des bateaux qui reviennent au port, labourés de partout mais plus graves et plus forts,
Je connais des bateaux étrangement pareils, quand ils ont partagé des années de soleil.

Je connais des bateaux qui reviennent d’amour, quand ils ont navigué jusqu’à leur dernier jour,
sans jamais replier leurs ailes de géants, parce qu’ils ont le cœur à taille d’océan.

Je ne savais pas   Naël

Je ne savais pas que tout pouvait soudain se mettre à exister parce qu’un autre existait…
Je ne savais pas que le monde pouvait s’arrêter d’être, les hommes de vivre, les femmes de marcher, les enfants de sourire, et le temps de passer parce qu’un seul me manquerait…
Je ne savais pas que la terre pouvait être belle, aujourd’hui je sais qu’elle est belle puisqu’elle te porte…

Je ne savais pas que l’on pouvait chanter autrement que pour meubler le silence. La nuit était mon domaine et je ne savais pas que l’on pouvait aimer le jour.
Je ne savais pas que je pouvais vivre…

Je ne savais pas que le visage d’un autre pouvait contenir tout l’univers, que son regard soudain fermé pouvait éteindre toutes les lumières et rallumer une à une les étoiles en accueillant le mien…
Je croyais que souffrir c’était subir la vie, je ne savais pas que souffrir, ce pouvait être lutter pour vivre…

Non, vois-tu, de tout cela, vraiment, je ne savais rien…

Qu’est-ce que signifie « apprivoiser »?  Antoine de Saint-Exupéry in Le Petit Prince

-(…) Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
-C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… »
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
-Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé…
(…)
-Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince :
-S’il te plaît… apprivoise-moi ! Dit-il.
(…)
Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…

Le mot d’amour  J.Rieux

Un mot, un seul, pour tout rassembler, pour tout résumer. Un mot qui n’en finit pas d’être prononcé, qui ne finira jamais de construire. Voici ce mot qui brûle les lèvres; il monte du fond du coeur, il éclate comme un bonheur. Par lui, toute la création s’est mise à chanter pour transmettre d’âge en âge le sens de la vie, la véritable force qui fait grandir l’humanité.

Un mot ! prononcez-le autour de vous, faites-le grandir au fond de vous, vivez-le les uns avec les autres. Soyez féconds de mille mains tendues, soyez joyeux d’un sourire qui efface les rides; soyez lumineux de l’esprit qui rappelle à la vie. Ayez en vous le mouvement vers l’autre; ayez pour vous la force des déracinements, ayez au-delà de vous la seule attitude qui vous sauvera…

Jetez vos vieilles habitudes à la brocante des bons sentiments; rejetez les fantômes de vos trop vieilles coutumes, abandonnez toutes vos fausses pudeurs pour vivre l’esprit de vérité.

Voici ce mot: il est trop simple, pour qu’on le vive seul; il est trop pur pour que nous puissions nous y accrocher de notre propre force; il est trop doux pour la dureté de nos coeur, pour la complexité de nos tendresses. Alors, courage ! par lui, le monde fut vaincu.

Il suffit de ce précepte : AIMER.

Si vous savez vous aimer  P. Lyonnet

Si vous savez vous aimer d’amour véritable, aucune souffrance humaine ne passera près de vous sans qu’il vous soit intolérable de ne pas la partager…

Si vous savez vous aimer, il y a des choses auxquelles vous ne pourrez pas vous habituer; toutes ces choses qui font souffrir et mourir les autres; il y des lâchetés devant lesquelles, obstinément, comme des enfants simples et qu’on ne peut corrompre, et dans l’intransigeance de votre amour, vous direz: non, parce qu’elles sont homicides.

Non seulement, vous ne bâtirez jamais un bonheur de mensonge sur le malheur et l’exploitation des autres—c’est monnaie courante pourtant—mais vous porterez sur le plan professionnel cette volonté de rendre heureux les autres, de les élever à Dieu en les respectant comme fils de Dieu, en les servant tout simplement comme des frères. Vous ne refuserez jamais de voir la vérité en face, vous ne vous endurcirez pas le cœur.

L’espoir  Michel Scouarnec

L’espoir ca vient d’on ne sait où, ça va plus loin que nous.
L’espoir ça nous colle à la peau, ça nous enracine au ciel, ça nous enlace les bras et les mains.
L’espoir ça nous étouffe à en crever, à en crier, à en vivre sans fin.
Fragile, si fragile, comme la fleur des blés il ensemence nos chemins, il nourrit nos après-demain et fait éclater nos rires plus loin que la terre.

Écrit en rouge sur les murs des prisons, il se nomme LIBERTÉ
Écrit en noir sur les portes des princes, il se nomme JUSTICE
Écrit en bleu sur le gris de nos villes, il se nomme HORIZON
Écrit en blanc sur les robes des filles, il se nomme PRINTEMPS
Écrit en rose sur les fleurs de nos mains, il se nomme FRATERNITÉ
Écrit en transparence dans les yeux des enfants, il se nomme VIVRE
Écrit en arc-en-ciel sur le soleil couchant, il se nomme DEMAIN.

Aimer fait grandir  Rainer-Maria RILKE

Il est bon d’aimer: car l’amour est difficile. L’amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est le plus haut témoignage de nous même; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que des préparations. (…) L’amour ce n’est pas des l’abord se donner, s’unir à un autre. L’amour, c’est l’occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l’amour de l’être aime. C’est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu’appelle le large.

Les gouttes d’amour  Mère Térésa

Ne vous imaginez pas que l’Amour, pour être vrai, doit être extraordinaire. Ce dont on a besoin, c’est de continuer à aimer. Comment une lampe brille-t-elle, si ce n’est pas par l’apport continuel de petites gouttes d’huile ?
Qu’il n’y ait plus de gouttes d’huile, il n’y aura plus de lumière, Et l’époux dira : «je ne te connais pas.»
Mes amis, que sont ces gouttes d’huile dans nos lampes ? Elles sont les petites choses de la vie de tous les jours ; La joie, la générosité, les petites paroles de bonté, L’humilité et la patience, Simplement aussi une pensée pour les autres, Notre manière de faire silence, d‘écouter, de regarder, de pardonner, De parler et d’agir. Voilà les véritables gouttes d’Amour qui font brûler toute une vie d’une vive flamme.
Ne cherchez donc pas Jésus au loin ; Il n’est pas que là-bas, il est en vous. Entretenez bien la lampe et vous le verrez.

Prière des époux  Sœur Emmanuelle

Seigneur, nous te confions notre amour
pour qu’il ne meure jamais
Fais que sa source soit en toi
pour que chacun de nous cherche à aimer plus qu’à être aimé,
à donner plus qu’à recevoir.
Fais que les jours de joie ne nous enlisent pas
dans l’indifférence au reste du monde.
Fais que les jours de peine ne nous désemparent pas
mais cimentent notre amour.
Seigneur, toi qui es la Vie,
donne-nous de ne jamais refuser la vie qui voudra naître de notre amour.
Seigneur, toi qui es la Vérité,
donne-nous de ne jamais refuser la vérité mais de rester transparents l’un à l’autre.
Seigneur, toi qui es le Chemin,
donne-nous de ne jamais nous alourdir la marche mais d’avancer la main dans la main.

« Ton Nom »  Gustave THIBON

J’ai écrit ton nom sur le sable, mais la vague l’a effacé.
J’ai gravé ton nom sur un arbre, mais l’écorce est tombée.
J’ai incrusté ton nom dans le marbre, mais la pierre a cassé.
J’ai enfoui ton nom dans mon coeur, et le temps l’a gardé.

Aimer, c’est Donner

Aimer, c’est Donner
Aimer, c’est Accueillir
Aimer, c’est Offrir
Aimer, c’est Demander
Aimer, c’est Refuser
Aimer, c’est Pardonner
Aimer, c’est Remercier
Aimer, c’est Respecter
Aimer, c’est Durer.

Aimer fait grandir  Rainer-Maria RILKE

Il est bon d’aimer: car l’amour est difficile. L’ amour d’un être humain pour un autre, c’est peut-être l’épreuve la plus difficile pour chacun de nous, c’est : le plus haut témoignage de nous même; l’œuvre suprême dont toutes les autres ne sont que des préparations. (…) L’amour ce n’est pas dès l’abord se donner, s’unir à un autre. L’amour, c’est l’occasion unique de mûrir, de prendre forme, de devenir soi-même un monde pour l’amour de l’être aimé.

C’est une haute exigence, une ambition sans limite, qui fait de celui qui aime un élu qu’appelle le large

Remplis ta vie d’amour

Toujours, quand il y a un vide dans ta vie remplis-le d’amour.

Adolescent, jeune, vieux, toujours, quand il y a un vide dans ta vie remplis-le d’amour.

Ne pense pas « je souffrirai », ne pense pas « je me tromperai ». Va simplement, allégrement, à la recherche de l’ amour. Cherche à aimer comme tu peux, à aimer tout ce que tu peux.

Aime toujours. Ne te préoccupe pas de la fidélité de ton amour. Il porte en lui sa fin.

Ne le juge pas incomplet, parce que tu ne trouves pas de réponse à ta tendresse. L’amour porte dans le don d’affection, sa propre plénitude.

Toujours, quand il y a un vide dans ta vie remplis-le d’amour.

 

Un espace de liberté  Maurice ZUNDEL

« Devenir pour ceux qui nous entourent cet espace où la liberté respire, afin qu’ils sachent que le ciel n’est pas là-bas derrière les nuages, mais qu’il est maintenant ici, au plus infime de notre cœur».

T’aimer  Jacques SALOMÉ

Te rencontrer sans te séduire
Te désirer sans te posséder
T’aimer sans t’envahir
Te dire sans me trahir
Te garder sans te dévorer
T’agrandir sans te perdre
T’accompagner sans te guider
Et être ainsi moi-même
au plus secret de toi.

Je demande et le t’offre trois libertés  d’après Virginia SATlR

La liberté de dire ce que je ressens et ce que je pense, au lieu de dire ce que je crois que je devrais ressentir ou penser.

La liberté de demander ce que je veux, au lieu d’attendre que l’autre devine mon désir.

La liberté d’être responsable de mes besoins et de mes sentiments sans faire croire à l’autre qu’il doit les prendre en charge.

 

Amour, chemin de liberté  Eric FUSCHS

…Le couple authentique s’inscrit forcément dans l’espace et le temps, un temps et un espace constitués de tout ce qu’ils se sont mutuellement permis de découvrir en eux. Le couple est ici le lieu, Si l’ose dire, d’un exercice pratique de libération, au sens où chacun permet à l’autre d’exister dans Sa vérité à la lois singulière et liée, et d’exprimer, en termes de vie quotidienne ses richesses propres. C’est dire que la liberté est d’abord écoute patiente et confiance fondamentale : le mystère de l’autre trouve en Dieu son ultime profondeur, il est donc irréductible, mais il tout pourtant qu’il s’exprime en vie concrète.

« Ainsi l’expérience que le couple permet à chacun des conjoints de faire est celle d’une liberté découverte grâce à la confiance libératrice de l’autre de ses craintes, de ses angoisses, pour lui permettre d’exprimer par son corps même la joie et la tendresse, le plaisir et le jeu. Et l’on n’a probablement pas trop de toute une vie pour explorer ce chemin de liberté! La liberté signifie la véritable reconnaissance de l’autre, non dans un sens statique, tel qu’il est mais dans un sens dynamique, c’est à dire tel qu’il est appelé à devenir par l’expression progressive de toutes ses richesses potentielles. La liberté est donc inséparable d’une espérance pour l’autre et d’un projet commun. »

Un oui qui reste un oui  Frère Roger, Prieur de Taizé

« Impossible de Faire un choix sans renoncer pour toujours à d’autres options. autrement nous voilà des velléitaires nous voulons bien dire oui, mais dans l’instantané, sans continuité. Le oui du mariage – comme celui du célibat pour l’Évangile – nous place sur une arête. C’est que l’homme global est concerné, avec son corps et avec toutes ses ressources intérieures, intelligence, sensibilité, affectivité, imagination.

Renonçant à regarder en arrière, celui qui prononce oui dit et redit au Christ, sa vie durant « Je te fais confiance, je te crois sur parole ». Attendre une totale lucidité pour dire un oui qui reste oui, n’est-ce pas s’exposer à n’avoir plus que des restes à offrir ?

Une fois prononcé, le oui est le pivot autour duquel s’élabore une créativité continue, il est une colonne autour de laquelle l’homme virevolte dans la liberté, une source près de laquelle il danse.

Pour cet homme, viendront des moments où la fidélité ne sera plus vécue dans la spontanéité de l’être : le oui pèse, il est consenti sans amour. Alors, mais provisoirement, ce pédagogue qu’est la loi peut s’imposer, jusqu’à ce que rejaillisse à nouveau l’Amour.

La fête de la vie  Gianadda

Tu m’as tendu la main,
sur mon chemin, je t’ai rencontré.
Tu m’as tendu la main
et l’amour dans ma vie pour toi veut chanter.

Je veux danser ma vie au creux de ta présence,
découvrir de toi ce qu’est la liberté,
Conjuguer au présent le temps de l’espérance,
inventer l’avenir et vivre pour t’aimer.

Tu m’apprendras les fleurs, les chansons des rivières,
tous les chemins du monde et la joie d’exister,
le regard de l’enfant, les matins de lumière.
Tu seras ma raison de vivre et d’espérer.

Nous ferons des maisons qui éclatent de fêtes,
Nous ferons des chansons qui parleront d’aimer,
la table sera mise, la porte grande ouverte
pour accueillir le monde et vivre l’amitié.

Explosion  Marcel CASTEL

Mes mains folles d’audace ont parcouru ton corps
Dévalé les sentiers en quête de trésors
Goûté à la fraîcheur des sources souterraines.
Je t’ai sentie vibrer offerte et souveraine.

Nous avons su trouver le rythme du voyage
Et jouer les accords qui forcent le passage
Nous arrachent au présent et font de nous des dieux
Et j’ai lu l’infini dans le bleu de tes yeux.

La vague a déferlé nous laissant haletants
Inertes sur le sable complices de l’instant
Étourdis enlacés dans notre nudité
Et j’ai bu sur tes lèvres un goût d’éternité.

La trace de l’amour  Martin GRAY « Le livre de la vie »

Chacun de nous a besoin de savoir que l’avenir existe. Chacun de nous a besoin de laisser une trace de son passage parmi les hommes. Chacun doit laisser cette marque. Sa marque, parce que c’est ainsi que l’humanité, Ce corps aux visages innombrables, creuse son sillon.

Et l’enfant, c’est la trace d’un homme et d’une femme.

Il y a toujours des chemins pour le fleuve qui va vers la mer. Mais il faut que le fleuve aille vers la mer et ne se perde pas dans les sables.

Il faut qu’un couple soit ouvert aux autres, sinon il se perd.

Il faut qu’un couple crée: des enfants ou des œuvres ou le bonheur pour les autres.

Il faut qu’un couple donne son amour. Car l’amour qui s’enferme, se dessèche et meurt, comme une plante sans lumière.

Les enfants, les œuvres, les autres, le monde : voilà le soleil et l’eau qui font vivre l’amour.

 

Vos enfants ?   Khalil GIBRAN

Vos enfants ne sont pas vos enfants.

Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous.

Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées. Car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes. Car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.

Vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous. Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s’attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.

L’Archer voit le but sur le chemin de l’infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.

Que votre tension par la main de l’Archer soit pour la joie; Car de même qu’il aime la flèche qui vole, il aime l’arc qui est stable.

Pour les jours difficiles  Ademar de BARROS

Cette nuit j’ai eu un songe : je cheminais sur la plage accompagné du Seigneur. Ses traces sur le sable rappelaient le parcours de ma vie: les pas du Seigneur et les miens. Ainsi nous avancions tous deux jusqu’à la fin du voyage. Parfois une empreinte unique était marquée, c’était la trace des jours difficiles des jours de plus grande angoisse de plus grande peur de plus grande douleur…

J’ai appelé : « Seigneur, tu as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie, j’ai accepté de vivre avec toi. Pourquoi m’avoir laissé seul aux pires moments? »

Il m’a répondu : « Mon fils; je te l’ai dit : Je serai avec toi tout au long de la route, j’ai promis de ne pas te quitter. T’ai-je abandonné ? Quand tu ne vois qu’une seule trace sur le sable c’est que ce jour-là c’est moi qui t’ai porté. »

Mariage  Le Nouveau Livre, éd. Laffont, par Martin Gray

Certains croient que le temps n’est plus au mariage. Qu’il suffit de vivre l’un avec l’autre sous le même toit pour que l’union soit réelle et qu’on peut ainsi, quand le temps de l’amour a cessé, se séparer, recommencer. La vie serait ainsi une suite d’expériences que jamais le mariage ne viendrait sanctionner. Certains pensent même que le mariage est inutile, alors que des enfants naissent, et que la mère ou le père peut très bien, seul, si leur union se défait, élever les enfants. Le mariage ne serait qu’une vieille coutume à abolir et dont ne seraient plus victimes que les naïfs.

J’ai dit que je voulais préserver la naïveté et je veux aussi défendre le mariage.

Il faut qu’à un moment donné ton engagement soit total, conclu pour l’éternité. Il faut que tu croies cela. Et c’est pourquoi j’aime que le mariage soit un sacrement, un symbole qui dans les religions, quelles qu’elles soient, a une importance capitale.

Car le mariage est un moment de la vie. Si tu multiplies ces unions sans signification sacrée, elles ne seront jamais que des rencontres sans avenir. Tu n’auras pas pris le risque, tu n’auras pas parié. Le mariage est ce risque et ce pari qui t’obligent à aller jusqu’au bout de tes sentiments. Tu peux alors éprouver quelle est leur valeur. Et l’autre le découvre aussi.

Le mariage n’est donc pas un simple acte social. Il est cérémonie sacrée, moment où tu entres en harmonie avec un ordre du monde. Accomplis cet acte avec gravité. Entre dans le mariage comme si tu commençais une nouvelle vie. Et c’est une nouvelle naissance pour toi. Tu vas vivre à deux. Tu vas partager. Des enfants vont naître.

Seigneur, apprends-nous

Seigneur, apprends-nous à tisser le manteau de notre amour avec les mailles de la fidélité, du pardon et de la patience, de la vérité, de la joie et de la souffrance.

Aide-nous à ne laisser filer aucune petite maille source d’une irrémédiable déchirure.

Seigneur, quand viendront les heures de tempête, donne-nous la force de jeter vers Toi, l’ancre de la prière afin de pouvoir atteindre, ensemble, et pour toujours, la rive de ton éternité.

Seigneur, que la gratuité et la fécondité de notre amour chantent ton Alliance avec la terre et célèbrent les noces du Christ et du peuple de Dieu.

Si l’amour est un son  Jan David

Si l’amour est un son, ma parole le chante,
Ma poitrine le hurle si l’amour est un cri,
Si l’amour est silence, mon souffle le retient.

Si l’amour est un geste, tout mon être le danse,
Mes mains l’ont buriné si l’amour est statue,
Si l’amour est un mot, ma plume le formule.

Si l’amour est rocher, j’y repose ma tête,
Et j’y plane léger si l’amour est un ciel,
Si l’amour est un lac, j’y flotte entre deux eaux.

Mais si l’amour c’est toi, tout le passé s’éclaire,
Et le présent n’a plus de mystère pour moi,
Et je crois en demain puisque l’amour c’est toi.

Aimer, c’est partager  Martin Gray

Aimer, c’est partager des mots, des regards, des espoirs, des craintes.
L’Amour n’est jamais contrainte.
Il est joie, liberté, force.
L’Amour est emportement et enthousiasme.
L’Amour est risque.
N’aiment et ne sont pas aimés ceux qui veulent épargner, économiser leurs sentiments.
L’Amour est générosité, l’amour est prodigalité, l’amour est échange.
Qui donne beaucoup reçoit beaucoup en fin de compte.
Car nous possédons ce que nous donnons.
Aimer ce n’est pas mutiler l’autre, le dominer, mais l’accompagner dans sa course, l’aider.
Savoir accepter l’autre tel qu’il est.
Être joyeux du bonheur qu’il trouve.
L’aimer dans sa totalité : pour ce qu’il est, laideur et beauté, défauts et qualités.
Voilà les conditions de l’Amour.
Car l’Amour est une vertu d’indulgence, de pardon et de respect de l’autre.

Source : www.plaisir.paroisse.net (rubrique « Les étapes de la vie » / mariage/ documents)

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