Avec une majuscule

J

e ne sais pas vous, mais moi, j’ai du mal avec le mot “présentiel”. Pas une journée, à la rédaction, sans que l’on hèle un confrère pour lui demander si une réunion a lieu en présentiel ou par écran interposé. Je n’arrive tout bonnement pas à prononcer ce mot. Sans doute parce qu’il garde une trace de la crise sanitaire. Mais aussi parce que c’est un anglicisme et que l’on pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme: “en chair et en os”, “sur place”, “en personne”, ou “en présence”, comme le préconise l’Académie française.
J’aime bien cette suggestion des immortels. Elle m’évoque “La boussole de l’âme”, notre chronique dans laquelle Florence Chatel part à l’affût des bonnes idées du développement personnel et les fait résonner avec la sagesse chrétienne. Dans ce numéro, Florence présente la méthode Vittoz, qui “propose quelques pistes pour être plus libre, davantage présent à soi, au réel et à la présence de Dieu”.

Sans même avoir pratiqué la méthode Vittoz, Élisabeth, la cousine de Marie, a dû expérimenter cette présence le jour où Marie, enceinte de quelques mois, a débarqué chez elle à l’improviste. C’est en tout cas ce que l’on imagine à la lecture de l’évangéliste Luc: “Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint.” S’approcher de Marie permet d’être rempli d’Esprit Saint et, donc, de goûter la présence de Dieu.
Je vous souhaite, chers lecteurs, de profiter de ce mois de mai pour vous rendre “avec empressement” auprès de Marie et tenter, vous aussi, d’expérimenter cette présence. Pardon : cette Présence. Sachez que l’emploi des majuscules dans Panorama est codifié… Je me permets, pour la circonstance, de prendre des libertés et d’offrir une majuscule à ce mot. À moins que je n’emploie un synonyme de Présence, qui pourrait être… “présence-ciel”?

Marie-Christine Vidal, rédactrice en chef de Panorama