Du bol

Qui n’a pas envie d’une seconde chance ? Seconde chance dans une relation de couple, quand soudain le lien se renoue. Seconde chance dans une vie sous l’emprise du mal, quand un regard de lumière ouvre des voies inattendues. Seconde chance dans un parcours professionnel, quand un projet vient relancer l’envie. Je gage, chers lecteurs, qu’en feuilletant les pages qui suivent, vous retrouverez les articles auxquels je fais écho.
Et si le Carême qui se profile était aussi une forme de seconde chance ? Pour ma part, je le prends comme telle. Comme l’occasion de reprendre avec le Christ une relation que les jours qui filent et la fatigue ont laissé s’émousser. Je surligne dans mon agenda le 22 février, mercredi des Cendres, date du début du Carême et, donc, top départ des festivités de la seconde chance. Quarante jours. Plus long que les soldes, plus long que les congés d’été. Et en prononçant « seconde chance », je souris. Car plus qu’une seconde chance, c’est une troisième, quatrième… une énième chance – au bas mot – que Dieu me donne de le retrouver. De plus, cette nouvelle chance, contrairement à celle de la brocante italienne de notre carnet de bord, ne sous-entend nullement « seconde main ». Dieu, avec du vieux, fait du neuf. Je sais que, du bol de céramique fait de ma main et tout de guingois, Dieu fera un bol somptueux. Trop de chance. Bon Carême, chers lecteurs !

Marie-Christine Vidal, rédactrice en chef de Panorama