Flamme de fond
Oyez oyez, chers lecteurs! En ces jours froids de février, venez vous réchauffer les mains –et le cœur– à ce numéro de Panorama. Pour ce faire, nous vous proposons de vous plonger dans la vie de Raïssa Maritain, mystique, philosophe et poète du XXe siècle. Vous verrez qu’il est souvent difficile de démêler ses propos de ceux de son mari, Jacques. Et vice versa. Tant l’un et l’autre étaient liés par une même quête spirituelle radicale.
Durant près de vingt ans, installés tous deux avec la sœur de Raïssa dans une maison de Meudon, en région parisienne, ils ont reçu chez eux, sept jours sur sept, moult visiteurs de tous horizons –célèbres ou inconnus, français ou étrangers. Des hôtes venus chercher dans cette petite communauté un “trésor spirituel”, et accueillis comme des frères.
Leur maison était-elle ainsi devenue une paroisse telle qu’Anne Waeles la rêve? Quelque cent ans après la publication des livres de Raïssa, la jeune philosophe a écrit, avec deux amis, un ouvrage décoiffant dans lequel ils expliquent leur attachement à la paroisse, un lieu où, idéalement, “tous les paroissiens, prêtres ou laïcs, se feraient prochains des autres”. Au fait ! Le mot paroisse vient du grec, “par-oikia”, “à côté du foyer”… Où l’on revient à la maison des Maritain. Un foyer éclairé par le Christ, “lumière qui se révèle aux nations”, comme le clame le vieux Syméon. Un foyer au sein duquel brûle une flamme allumée au feu de l’Esprit. Veillons sur nos cheminées, chers lecteurs! Je vais d’ailleurs de ce pas chercher du petit bois…
Marie-Christine Vidal, rédactrice en chef de Panorama