Gravés sur les paumes

L’été dernier, à Lourdes, à la librairie du sanctuaire. Roseline Hamel, assise derrière une pile de livres, enchaîne les dédicaces. La sœur du père Jacques, assassiné en 2016 dans son église normande, tend l’oreille vers l’homme qui vient lui présenter un exemplaire de son ouvrage. Il lui demande: «Pouvez-vous le dédicacer à Hamel? –A.M.E.L.?, épelle la grande dame. –Non: Hamel. Avec un H.» Cet homme raconte alors qu’il vient d’accompagner un catéchumène prénommé Djamel qui a choisi Hamel comme prénom de baptême. Quel hommage! Cette décision –courageuse– vient repeindre d’une couche de couleur claire le nom Hamel, dramatiquement associé aux teintes les plus sombres.
Cette belle histoire a un goût de consolation. Elle confirme ce que Bénédicte Delelis déploie dans la réflexion méditative qu’elle écrit dans nos pages : quand le mal nous semble incompréhensible, redisons-nous que Dieu le tournera en bien. Un jour. Même si, à vue humaine, le temps de cette consolation peut paraître long.
Quand je veux absolument penser à un proche, il m’arrive de marquer, d’un coup de Bic, son prénom dans ma main. Je sais que je ne suis pas la seule: Dieu a nos noms inscrits sur ses paumes (c’est Isaïe qui le dit). Vos noms aussi, chers lecteurs, qui vous demandez peut-être parfois quand viendra l’éclaircie. Alors, haut les cœurs: pour entrer sereins dans l’année nouvelle, rappelons-nous les paumes de Dieu. Dans lesquelles est inscrit, depuis quelques mois, Hamel, avec un H. À ce propos, j’ai un service à vous demander: si vous connaissez le fameux Hamel, Roseline et moi aimerions beaucoup le rencontrer pour qu’il nous raconte son histoire… et que je vous la raconte à mon tour. Merci de votre aide!

Marie-Christine Vidal, rédactrice en chef de Panorama