Rencontre des lecteurs de Panorama à Lisieux

Anne-Dauphine Julliand est l'auteur de Deux petits pas sur le sable mouillé ( J’ai Lu ) et de Une journée particulière (Les Arènes ). Elle est la maman de Thaïs, décédée à « 3 ans ¾ » d’une maladie génétique. © Pierre-Emmanuel Charon

Anne-Dauphine Julliand est l’auteur de Deux petits pas sur le sable mouillé et de Une journée particulière (Les Arènes ). Elle est la maman de Thaïs, décédée à « 3 ans ¾ » d’une maladie génétique. © Pierre-Emmanuel Charon

Pour fêter dignement le numéro 500 de Panorama, le mensuel de la vie spirituelle avait invité ses lecteurs à une grande journée au sanctuaire de Lisieux. Quelques 250 lecteurs avaient répondu présent, apportant à cette journée nuageuse et pluvieuse leur passion et leur optimisme communicatifs !

Au programme de la journée : une conférence-témoignage bouleversante de notre chroniqueuse Anne-Dauphine Julliand sur ce qui l’a conduit avec son mari et ses enfants de la souffrance à l’espérance, suivie d’une intervention pleine de vie, d’optimisme et de bon sens de Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien et éducateur, sur le sens et les fruits de l’éducation.

La deuxième moitié de la journée était partagée entre des temps de convivialité et de rencontre et une visite des lieux, sur les pas de Sainte Thérèse.

Tous les lecteurs de Panorama se sont enfin retrouvés avec les pèlerins de passage, pour une messe célébrée dans la crypte.

Regardez la galerie photo de la journée

Les phrases clés du témoignage d’Anne-Dauphine Julliand

« Thaïs a amené notre famille où nous n’avions jamais imaginé aller. L’annonce de sa maladie a pulvérisé le bonheur parfait qui était le nôtre. Et pourtant j’ai la certitude que cette vie si courte valait la peine d’être vécue. »

« En couple, nous avons vécu la force de l’amour de consolation : un cœur qui souffre accueille un cœur qui saigne. Même s’il y a dans l’extrême souffrance une part de solitude absolue. »

« Aimer fait souffrir. C’est le plus grand risque que l’on court dans la vie ».

« La vie, c’est un « oui », on ne peut pas faire le tri. Nous sommes tous invités à consentir à la vie, comme Thaïs a consenti à la sienne. »

« Au cœur de cette épreuve, j’ai redécouvert mon âme d’enfant. Non pas de la naïveté ou de l’ignorance, mais une insouciance confiante en Dieu Père : j’avance, je fais ce que je peux, et pour le reste, je Lui fais confiance. »

« L’espoir peut mener au désespoir, pas l’espérance. Je sais aujourd’hui ce qu’il y a au bout du chemin. La belle sérénité que donne l’espérance nous vient de bien plus loin que nous. »

Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien et éducateur à Lyon, est lauteur d'Eduquer aujourd’hui pour demain ( Salvator). © Pierre-Emmanuel Charon.

Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien et éducateur à Lyon, est l’auteur d’Eduquer aujourd’hui pour demain ( Salvator). © Pierre-Emmanuel Charon.

Les phrases marquantes de l’intervention de Jean-Marie Petitclerc

« Nous vivons non pas dans une société en crise, mais dans une société en mutation. Tout l’enjeu de l’éducation est de préparer nos enfants à vivre dans cette époque nouvelle. »

« Il existe une corrélation entre le niveau de violence d’un enfant et le niveau d’incohérence de son milieu familial. »

« L’enfant vit entre trois pôles : la famille, la rue, l’école. Contrairement aux générations précédentes, l’essentiel de sa culture vient de ses pairs. Même en famille, via son mobile et internet, il vit en permanence dans « l’entre-jeunes. »

« L’école est aujourd’hui le seul lieu où l’on impose aux enfants les règles d’une vie de groupe.»

« Ils sont de plus violents » entend-on. Cette violence n’est pas d’abord le problème des jeunes, mais celui des adultes : comment se fait-il que nous, adultes, ayons de plus en plus de mal à leur apprendre à tolérer la frustration ? »

« Une société qui se projette négativement dans l’avenir n’aide pas ses jeunes. Les jeunes ont un besoin urgent de rencontrer des adultes capables d’espérance. »

« Le plus grand rôle du parent, c’est d’aider l’enfant à mémoriser ses réussites, même minimes, pour l’aider à affronter les difficultés futures. »

« Toute la pédagogie de Don Bosco est fondée sur la qualité des liens entre l’adulte et le jeune. Aimer les jeunes, les accueillir, c’est aimer le monde dans lequel ils grandissent, s’intéresser à ce qui les intéresse. C’est espérer en eux comme le Christ espère en l’homme, lui qui nous dit : j’ai besoin de vous pour construire mon royaume. »

« Dieu croit en l’homme. Donc, croire en Dieu, c’est croire en un Dieu qui croit en l’homme. »

Vous y étiez, vous auriez aimé y être ? Laissez-nous votre commentaire.

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