Sœur Marie Stella, fondatrice de l’association Vivre dans l’espérance

La soeur photographiée à la maison Sainte-Monique.

«La fragilité m’apprend ce qu’est l’amour»

Texte : Marie-Christine Vidal
Photos : Julien Pebrel / M.Y.O.P. pour Panorama

Enfants orphelins du sida, malades isolés, adolescents révoltés, jeunes exclus de la vie consacrée : sœur Marie Stella est sur tous les fronts. Avec une énergie à faire bouger les montagnes, elle invente mille et une façons
de porter secours aux plus fragiles. Au nom des pauvres, au nom de Dieu.

Il y a vingt et un ans, vous avez créé, à Dapaong (Togo), l’association Vivre dans l’espérance (VIE), pour les orphelins du sida. Aujourd’hui, vous suivez 1 500 jeunes. Les connaissez-vous chacun par son nom ?

Oui, car, avec chacun, c’est toute une histoire d’amour. Quand on accueille un enfant, on essaye de créer la confiance et d’entrer vraiment dans son histoire. Nombre d’entre eux ont des vies chahutées. Les derniers venus sont arrivés chez nous il y a quelques semaines. Cinq bébés dont les mamans sont mortes en suites de couches. Nous en accueillons deux dans nos maisons familiales Sainte-Monique et Saint-Augustin (Bénédicte et Grâce, photo ci-contre), où vivent 150 enfants de 0 à 19 ans. Les 1 350 autres enfants que nous accompagnons, notamment en finançant leur scolarité, leur santé et des compléments alimentaires, vivent soit dans leur famille élargie, soit dans des familles d’accueil avec lesquelles ils n’ont pas de lien de parenté.

Aujourd’hui, vous soignez aussi des adultes…

Avec les visiteurs médicaux de l’association, nous partons en voiture pour des tournées régulières en brousse, dans les villages les plus isolés. En tant qu’infirmière, je surveille notamment la santé des enfants. Au fil de ces visites, nous avons aussi pris en charge des adultes atteints du VIH (virus du sida, ndlr). Nous en suivons aujourd’hui 1 800. En plus de cela, il y a quatre ans, nous avons inauguré, en grande partie grâce aux dons des lecteurs du Pèlerin (hebdomadaire de Bayard, également éditeur de Panorama, ndlr), un hôpital généraliste, le centre de santé Maguy. Le principe : les patients qui ont les moyens payent les soins, ce qui permet de financer les soins des plus démunis. Nous avons en projet l’ouverture d’une maternité et d’un laboratoire.

Vous vivez en communauté ?

Oui, mais plus avec des religieuses. Je suis en permission canonique. Il y a quelques années, alors que je vivais avec ma communauté des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur, à Dapaong, j’ai été interpellée par des jeunes filles porteuses du VIH qui souhaitaient entrer dans la vie religieuse. Elles avaient déjà vécu dans des communautés mais, le jour où les sœurs avaient appris leur séropositivité, il leur avait été demandé de partir. De fait, en Afrique notamment, les couvents sont réticents à l’accueil de personnes porteuses du VIH. La maladie fait peur. Alors, comment répondre au désir des jeunes attirés par la vie de laïcs engagés ? C’est le cas de plusieurs de mes enfants. Pour elles, j’ai créé la Fraternité hospitalière des serviteurs de la miséricorde.

Expliquez-nous…

En 2015, avec l’accord de ma communauté, je me suis installée  avec trois jeunes filles dans une maison donnée par le diocèse, un ancien presbytère que nous avons aménagé. Aujourd’hui, Maman Rita, responsable de la maison familiale Sainte-Monique, et Hortense, intendante de VIE, nous rejoignent toutes les deux le matin pour la messe, à 6 heures, ainsi que pour les temps de formation et de retraite. Les trois jeunes ont chacune leur métier : Marie-Louise travaille pour VIE (elle accompagne notamment des enfants parrainés), Alice assure la cantine pour les enfants malades et Louise est enseignante. Toutes les six, nous formons le noyau de la Fraternité. Nous accueillons par ailleurs, pour de longs séjours, des adolescentes de nos maisons familiales, soit parce qu’elles vivent des passages difficiles, soit parce qu’elles ont le désir d’une vie de laïque engagée. S’y ajoutent de jeunes Françaises venues donner quelques mois pour l’association. La Fraternité a un engagement très fort dans l’Église, avec un prêtre accompagnateur. C’est une initiative nouvelle pour l’Église d’Afrique, une façon d’accueillir la fragilité.

Comment les jeunes filles malades trouvent-elles leur place dans cette Fraternité ?

Prenons l’exemple d’Alice, accueillie chez nous il y a trois ans, à l’âge de 18 ans. Auparavant, elle était considérée comme une enfant sorcière par sa famille biologique car elle avait le VIH. Renfermée sur elle-même, elle avait arrêté l’école en CM2 puis suivi une formation de cuisine. Elle ne pensait pas vivre jusqu’à l’âge de 20 ans, à cause de la maladie. Elle a fait ses premiers pas dans la Fraternité en disant : « Je n’aurais pas imaginé que ma vie puisse servir à quelque chose. »

Le sida tue-t-il encore aujourd’hui à Dapaong ?

Depuis 2007, les traitements aux antirétroviraux sont gratuits au Togo. Cela a diminué le taux de mortalité. Mais la région est de plus en plus pauvre. Elle est désertique. Avant, nous avions quatre mois de pluie par an ; aujourd’hui, il ne pleut que deux mois et demi et nous subissons huit mois de sécheresse. Plus de 65 % des gens vivent de la culture de la terre, qui ne donne  presque pas. Ainsi, 90 % des Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les gens ne meurent presque plus du sida mais de ses conséquences, notamment la malnutrition. Je n’entrevois pas beaucoup de perspectives d’amélioration.

Le rôle de votre association a-t-il donc changé ?

Oui. Si le premier rôle de l’association est d’accompagner dignement le malade, le second est de prendre en compte tous ses besoins et ceux de sa famille. Un exemple : récemment, après la mort d’un patient agriculteur, nous avons lutté pour que ses trois enfants restent chez eux. Si nous les avions accueillis à l’orphelinat, leur famille élargie aurait pris les terres et la maison. L’association a décidé que, dorénavant, les enfants de plus de 12 ans, même s’ils restent seuls sans leurs parents, demeurent dans la propriété familiale. Ils gardent la maison, continuent à aller à l’école. Nous leur rendons visite à domicile régulièrement pour vérifier que tout se passe le mieux possible. Même quand ils grandissent dans notre orphelinat, ils ont besoin d’un repère et, souvent, c’est la maison familiale. Elle les aide à connaître leurs racines. Certains enfants que nous avons accueillis très jeunes nous demandent, arrivés à l’âge de l’université : « Dites-moi d’où je viens ! » Cette année, j’ai rencontré chacun des jeunes âgés de 18 à 22 ans et j’ai repris avec eux toute leur histoire.

Comment cela se passe-t-il ?

Lors d’entretiens individuels, je leur parle de leurs origines : comment j’ai rencontré leurs parents, comment ceux-ci sont morts, leurs dernières paroles. Je leur avais déjà raconté leur histoire quand ils avaient 10 ans mais, souvent, ils l’ont oubliée. Prenons le cas de cette jeune âgée de 21 ans. Alors qu’elle était toute petite, son père avait tué son propre frère, puis avait fait dix ans de prison. Sa mère avait alors été remariée de force et son frère et elle avaient été laissés à leur grand-mère paternelle. Une fois que son père a purgé sa peine, les villageois n’ont pas voulu qu’il revienne. Il a dû repartir en errance, avec ses deux enfants. C’est ainsi que ceux-ci sont arrivés chez nous. La fillette avait 10 ans. Il y a trois ans, l’association a retrouvé sa mère. Elle est venue à la maison Sainte-Monique, mais la jeune fille n’a pas voulu la voir car elle croyait qu’elle avait fui le foyer quand son père avait été emprisonné. Nous lui avons raconté son histoire. Pour l’aider à pardonner à son père, j’ai aussi évoqué Abel et Caïn, en lui rappelant que, finalement, Dieu n’a pas condamné Caïn. Il l’a pardonné et l’a même protégé. Depuis, la jeune fille s’est libérée. Elle dit : « Moi aussi je vais me battre pour aider mes “frères” et “sœurs” qui ont des histoires difficiles et qui, comme moi, n’ont pas la chance de grandir dans leur famille. » Les enfants qu’on accompagne ont vraiment besoin de savoir d’où ils viennent même si leurs histoires ne sont pas forcément faciles à entendre. Nous leur apprenons à vivre le pardon. Comme le dit Marguerite Barankitse, une amie burundaise qui a fondé la Maison Shalom pour accompagner les enfants démunis : « La haine n’aura pas le dernier mot. Notre rôle est de toujours faire valoir ce qu’il y a de beau en chacun jusqu’à pouvoir allumer en lui la beauté qui en éclairera les défauts. » (extrait du livre La haine n’aura pas le dernier mot, Christel Martin, Éd. Albin Michel, ndlr).

Les plus âgés de vos enfants ont plus de 30 ans. On dit souvent : « Petits enfants, petits problèmes, grands enfants… » Cela se vérifie-t-il ?

Avec les adultes, tout se passe bien. Certains sont mariés. J’ai vingt-huit petits-enfants ! Trois cent cinquante de mes enfants ont des petits métiers (couture, maçonnerie, soudure, plomberie, etc.). Ils gardent toujours un lien avec nous. Une vingtaine d’aînés ont terminé leurs études à l’université et vivent en France, ou dans des pays voisins (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Sénégal), mais ils reviennent toujours. Ils ne peuvent pas oublier l’association. Ceux qui sont partis révoltés reviennent et demandent pardon aux autres en public. Nous avons aussi soixante-quatre jeunes étudiants qui vivent loin de Dapaong. En décembre 2018, quand j’ai fêté les vingt-cinq ans de mes premiers vœux, j’ai rassemblé la plupart d’entre eux pour leur dire ce que j’attendais d’eux pour demain. Ils ont envie de se sentir membres d’une même famille, veulent mieux connaître l’histoire de VIE et se battre ensemble pour un monde meilleur. Nous sommes comme un arbre, nous venons tous d’une même racine. Je leur ai raconté tout cela, comme le patriarche Jacob donnant des consignes à ses fils.  L’association demeure une famille. Notre rôle – celui des cinquante-quatre salariés, des bénévoles, des parrains et marraines – c’est d’aider chaque enfant à se sentir en famille dans l’association et ailleurs.

À quel âge vos enfants ont-ils le plus de difficultés ?

À l’adolescence. Nous avons parfois l’impression que certains prennent des risques dans le but d’avoir la même maladie que leurs parents. On leur demande d’aller à l’école, d’étudier ; ils veulent la facilité, être à la mode, avoir ce que les autres ont, découvrir tout de la vie. Pour nous, cela crée un stress : si nous ne sommes pas vigilants, ils vont retomber dans le VIH, et ça va tout gâcher. La nouveauté, c’est que nous essayons de les reprendre, en les envoyant soit dans leur propre famille, soit dans une famille d’accueil que nous connaissons, soit à la Fraternité. Quand les garçons sont très difficiles et qu’ils sont bacheliers, ce sont nos étudiants qui, loin de Dapaong, les prennent en charge. Une sorte de parrainage. Je trouve cela extraordinaire parce qu’à partir du moment où l’un a retrouvé l’équilibre, il se sent responsable de l’autre. Il prend le relais. 

Autre cas de figure, les aînés qui s’occupent des plus petits. Je pense à, Jacqueline, 32 ans, qui, avec son mari, élève Sophie, 8 ans, depuis deux ans. La fillette les appelle Maman et Papa. Ils ont eu, depuis, une petite fille, aujourd’hui âgée de 1 an, que Sophie considère comme sa petite sœur. C’est toute une chaîne. Bien que Sophie vive vraiment comme en famille, cela ne l’empêche pas de s’intéresser à sa famille biologique. Sa maman est morte alors qu’elle avait six mois, et son papa vient de mourir. On l’a amenée le voir alors qu’il était malade pour qu’elle puisse, ensuite, faire le deuil. Jacqueline a aussi demandé à des familles amies de prendre en charge certains de nos enfants pendant les vacances. Une famille a dit : « Nous voulons bien prendre deux enfants, un contaminé et un non contaminé. » J’ai remercié la dame pour son initiative et lui ai confié Christo, 5 ans, touché par le VIH. Elle m’a embrassée en disant : « Ma sœur, c’est le bonheur chez moi ! Il sera celui qui aura le plus d’attention ! » Christo est en effet celui qui a mis le plus de joie à la maison. Elle m’a envoyé des vidéos, et c’était toujours lui qui dansait ! Ces initiatives, ce sont des nouveautés qui nous surprennent et nous rendent heureux. De plus en plus de gens pensent que les enfants contaminés ont le droit de vivre.

Comment tenez-vous physiquement ?

Je me lève avant l’aube, à 4 h 30, et je prie seule. À 5 h 45, nous avons la prière avec les jeunes et à 6 heures, la messe. Je ne peux pas commencer une journée sans la prière. Sinon, c’est une journée stérile parce que je n’ai pas d’idée, je me retrouve un peu… vide. La prière me permet de m’abandonner. Parfois à 6 heures du matin, il y a déjà des gens qui m’attendent, et si je ne prie pas pour avoir assez de patience, pour laisser Dieu m’habiter, je ne sais pas forcément faire mon travail. Je ne sais pas m’oublier. Or, prier, c’est s’oublier pour écouter l’autre, pour percevoir ce que l’autre veut de moi. Ce n’est pas moi qui lui parle, mais c’est le Seigneur qui parle avec moi pour résoudre le problème de la personne. Je trouve souvent les solutions dans la parole de Dieu. Je prends les lectures du jour et, bizarrement, une phrase répond à mes questions ! Je ne sais pas comment les gens vivent sans la foi. De moi-même, je ne crois pas que j’aurais pu faire quoi que ce soit. Je me sens petite au milieu de la grande mission que le Seigneur m’a confiée. Tout ce que je fais, c’est une grâce qui m’est donnée. À travers moi, c’est le Seigneur qui agit, comme témoignage pour les hommes. Je ne suis pas envoyée uniquement aux chrétiens, mais aussi à ceux qui ne croient pas en Dieu, à ceux qui ont des difficultés, aux musulmans, à tous ceux qui ont besoin de l’amour. Parce que finalement, Dieu est amour. On cherche Dieu dans les églises, et partout où il n’est pas ; mais là où il y a l’amour, il y a Dieu.

Quel lien entretenez-vous avec les musulmans de votre ville ?

Nous avons de très bonnes relations. Quand un malade musulman meurt, on m’appelle parfois pour transporter le corps dans la famille ou pour être présente auprès de la famille. Il y a quelques années, pour Noël, l’imam avait envoyé à l’association cinq sacs de riz, en précisant qu’ils étaient destinés aux enfants musulmans (nous en comptons plus de 350 sur nos 1 500 protégés). Je lui ai renvoyé un message en lui précisant que nous ne faisions pas de différence entre les enfants musulmans et les catholiques. Depuis, il envoie toujours de la nourriture à la fin du ramadan, pour tous les enfants. D’ailleurs, parmi les salariés de VIE, nous comptons plusieurs musulmans. C’est le cas du médecin chef du centre Maguy. Nous avons six cents parrains et marraines, en France et au Togo, qui accompagnent un enfant en envoyant chaque mois une somme variant de 20 à 50 . En vingt ans, aucun parrain n’a jamais refusé de parrainer un enfant musulman.

Vous vivez non loin de la frontière avec le Burkina Faso et des attaques djihadistes…

Dans notre région, jusqu’alors, les djihadistes n’ont jamais causé de problème. Notre prière est exaucée… Nous prions surtout pour que ce phénomène disparaisse, car c’est le signe de la haine mais c’est aussi le cri des pauvres. Ces djihadistes ont certainement, enfants, manqué d’amour, subi l’injustice. Ils sont révoltés. À nous de travailler dans le milieu dans lequel nous sommes pour qu’il y ait moins de djihadistes, en semant l’amour, en ayant un cœur compatissant, en étant plus justes.

De moi-même, je ne crois pas que j’aurais pu faire quoi que ce soit.
À travers moi, c’est le Seigneur qui agit.

De quel personnage de la Bible vous sentez-vous proche ?

J’en citerai deux. D’abord le Samaritain, à cause de ma mission auprès des malades. Et puis la Samaritaine. En elle, je retrouve la vie de mes patientes vivant avec le VIH. Elles sont traitées comme des pécheresses car le sida est considéré comme la maladie des prostituées. La Samaritaine avait eu sept maris mais aucun ne l’avait aimée. Elle était rejetée de tous, sans nom. Et c’est sur cette femme que le regard du Christ s’est posé. Le Christ l’a aimée car il ne l’a pas jugée. Il a fait d’elle une messagère de la Bonne Nouvelle. Sa vie me rejoint. Comme elle, j’ai soif de Dieu.

Êtes-vous différente de la sœur qui a fait ses premiers vœux il y a vingt-six ans ?

Oui, j’ai changé. Aujourd’hui, je sais que la vie n’est qu’amour. Je me le disais déjà autrefois, mais je n’en avais pas fait l’expérience. Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus disait : « Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même. » C’est tout. Je ne fais rien d’extraordinaire. Les gens disent : « C’est génial ce que fait cette bonne sœur ! » Mais je ne fais rien qu’aimer. Pendant ces vingt-six années, la vie m’a appris à ne pas juger et à pardonner. Tous les jours de ma vie, je fais un exercice sur moi-même pour apprendre à aimer.


Bio express

1967

Naissance à Dapaong (Togo).

1991

Entrée au noviciat. Premiers vœux deux ans plus tard.

1993-1998

Études d’infirmière à Saint-Amand-les-Eaux (France, Nord).

1999

Fondation de l’association Vivre dans l’espérance (VIE).

2010

Chevalier de la Légion d’honneur (France) et chevalier de l’ordre du Mono (Togo).

2015

Création de la Fraternité hospitalière des serviteurs de la miséricorde.

2017

Inauguration du centre de santé Maguy.


Pour suivre l’actualité de VIE :
www.enfantsdelespoir.org

À lire : Notre combat nous grandit,
sœur Marie Stella,
avec Sophie Laurant, Éd. Bayard, 200 p., 16,90 €. Parution avril 2020.

Le reportage photographique a été réalisé dans le cadre d’un projet du Center for Religion and Civic Culture de l’Université de Californie du Sud, avec le soutien de The John Templeton Foundation et du Templeton Religion Trust. Il permet à des journalistes de réaliser des reportages sur des personnes dont la foi guide l’engagement.

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