Qu’on leur donne l’envie
Ceux d’entre vous, chers lecteurs, qui ont déjà assisté à des baptêmes d’adultes savent combien le témoignage des néophytes est marquant. Dans ma paroisse, l’une des six baptisées de Pâques, Bérénice, trentenaire, a témoigné qu’elle avait pensé au baptême en vivant en colocation avec des jeunes chrétiens qui «donnaient envie d’être chrétiens». Par leur vie, tout simplement. Bérénice avait ainsi expérimenté ce que le pape François assure dans La joie de l’Évangile: l’Église grandit «par attraction».
Charles Wright en est lui aussi convaincu. Pourtant, l’écrivain-marcheur-penseur, auteur du savoureux Chemin des estives, reconnaît que le monde chrétien chavire aujourd’hui sous les assauts des abus. Mais, selon lui, «cet effondrement est une bonne nouvelle. C’est l’enfantement d’un nouveau visage de l’Église. (…) Une Église aux mains nues, qui n’a plus de pouvoir, qui s’occupe des autres, se met au service de la liberté.» Le conseil de Charles Wright pour exercer notre pouvoir d’attraction? Il le tire tout droit de l’Évangile: «Aimer ce monde dans lequel on vit, pas un autre.» Contentons-nous (!) d’aimer pour attirer. C’est en aimant qu’on devient aimant.
Marie-Christine Vidal, rédactrice en chef de Panorama